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LOUIS & GABRIELLE BOUËT Trente ans de combat

Publié le par Société des Lettres

Par Gino Blandin

 

 

DIMANCHE 8 DECEMBRE 2019, à 15 heures

 

 

Salle de projection de la M.J.C. de Saumur

(Entrée par le petit jardin public, rue du Dr Bouchard, près de l’Ecole de musique)

 

 

           

Louis et Gabrielle Bouët

 

 

         Louis et Gabrielle Bouët sont tous deux instituteurs, mais d’une trempe particulière. Durant leurs carrières professionnelles et même au-delà, ils se battront pour défendre et améliorer le statut des enseignants.

         Quand ils arrivent dans le métier au début du XXe siècle, en Anjou, avant la première guerre mondiale, l’emprise de l’Eglise sur l’enseignement, y compris l’enseignement public, est bien assise. Monseigneur Freppel a fixé les règles. Avec la bénédiction du ministère de l’Instruction publique, le curé du village a droit de regard sur ce que fait l’instituteur.

         Dès les premières échauffourées, les Bouët se retrouvent en conflit avec l’Administration quand ce n’est pas devant les tribunaux. La guerre 1914/1918 n’apaisera pas les conflits. Le Ministère aura alors beau jeu de faire passer les instituteurs pacifistes pour des défaitistes, des traîtres.

         La paix revenue, les Bouët continuent leurs actions syndicales. Clemenceau fait tout pour que Louis soit révoqué. Le couple met beaucoup d’espoir dans la révolution russe. En décembre 1920, Louis, en tant que représentant du Maine-et-Loire, intervient au congrès de Tours qui voit la naissance du Parti communiste français. Il défend l’idée qu'entre parti et syndicat il ne doit exister aucune subordination. Mais, comme beaucoup, au fil des années, les Bouët voient la situation en Union soviétique se détériorer. Louis quittera le PC et Gabrielle en sera exclue. En 1921, les Bouët prennent en charge une revue syndicale et pédagogique : L’Ecole Emancipée. Pendant quinze ans, contre vents et marées, ils vont assurer sa conception et sa parution à l’échelle nationale. A la même époque, ils sont révoqués tous les deux, pour être réintégrés quelques années plus tard.

         A la veille de la deuxième guerre mondiale, le gouvernement du maréchal Pétain fait placer Louis Bouët en résidence surveillée en Dordogne. Il est alors considéré comme un dangereux individu à la solde de l’ennemi ! Malade, il reviendra de l’épreuve très diminué. Les Bouët feront valoir leur droit à la retraite que l’Administration accueillera très favorablement… Ils se retireront alors dans leur maison du lotissement des Moulins, à Saumur, et privilégieront les écrits à l’action.

         Indépendamment des considérations politiques, Louis et Gabrielle sont deux personnalités exceptionnelles et - détail qui nous les rend très sympathiques -ils ont durant toute leur vie collaboré en parfaite harmonie. Dans les très importantes archives qu’ils nous ont laissées, il est bien difficile de distinguer ce qui est de la plume de Louis ou de Gabrielle. Ce qui est signé Louis a été parfois écrit par Gabrielle et l’inverse !

         Il n’est pas trop tard que Saumur leur rendre hommage.

 

           

 

Participation : adhérents, étudiants et lycéens : 4 € ; non adhérents : 6 €.

La famille Bouët en 1921

La famille Bouët en 1921

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